UNIGOM: L’accès des femmes aux opportunités économiques : un levier pour la paix en Afrique ?
Le Professeur Ordinaire Muhindo Mughanga, Recteur de l’Université de Goma, a pris part ce lundi 25 Novembre 2024 au lancement de 16 jours d’activisme de lutte contre les violences faites aux femmes. Une occasion pour lui de mettre en lumière un aspect souvent négligé dans l’étude des conflits violents en Afrique, à savoir le genre.
Lors de son intervention, il a souligné que l’analyse des causes des conflits dans les États africains se concentre rarement sur les inégalités de genre. En effet, bien que des recherches récentes aient tenté d’inclure cet aspect, elles abordent souvent la question de manière globale, sans se focaliser spécifiquement sur les pays africains où la conflictualité est chronique.
Le Professeur Muhindo Mughanda s’est appuyé sur une étude de 35 pays africains, il a ainsi démontré qu’outre la corruption, l’accès des femmes aux opportunités économiques est l’un des principaux facteurs explicatifs des conflits internes violents. Il note que dans les pays où les femmes disposent davantage de possibilités économiques, il y a une meilleure stabilité sociale et politique. Cette corrélation souligne que l’inclusion économique des femmes pourrait jouer un rôle déterminant dans la réduction des tensions internes et la prévention des violences.
Fort de ces observations, le Professeur Ordinaire Mughanda appelle les dirigeants des pays africains à prendre des mesures concrètes pour favoriser l’insertion des femmes dans les secteurs économiques. Selon lui, lorsqu’on permet aux femmes de s’épanouir économiquement, cela contribue à renforcer non seulement l’État de droit, la liberté d’expression mais aussi la liberté de croyance.
Ces éléments sont des piliers essentiels pour une paix durable et une société plus équitable. Ainsi, il plaide pour des politiques publiques proactives qui priorisent l’autonomisation des femmes en tant que stratégie de maintien de la paix.
Le discours du Professeur Ordinaire Muhindo Mughanga, marque un appel clair aux gouvernements africains à considérer les questions de genre comme une priorité dans leurs stratégies de sécurité. L’accès des femmes aux opportunités économiques n’est pas simplement un outil de développement social, bien plus, c’est un impératif de sécurité et de stabilité.
Signalons que cette campagne de 16 jours d’activisme contre les Violences Basées sur le Genre se déroule du 25 Novembre au 10 Décembre 2024 et a pour thème provinciale: ‘’Avec un nouvel élan, agissons tous et toutes pour la restauration de la paix durable et la lutte contre les violences faites aux femmes et aux jeunes filles au Nord-Kivu.
Commentaire(s)