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UNIGOM: ‘’L'indépendance de la RDC, sa sécurité et son développement dépendent d’une intégration nationale inclusive’’, Muhindo Mughanda

C’est autour du thème « Indépendance et intégration nationale en RDC » que l’Université de Goma a organisé ce mercredi 31 juillet 2024 une séance de réflexion avec les autorités politico-administratives de la ville de Goma et les scientifiques afin de trouver des solutions à des problèmes liés à l’intégration nationale en République Démocratique du Congo.

Ces échanges ont connu la participation de plusieurs panelistes dont le Vice-Gouverneur militaire du Nord-Kivu, son Excellence Lipopo Ekuka, qui a orienté son exposé sur ‘’ Le projet d’instauration de la conscription (service militaire obligatoire) et l’intégration nationale pour une indépendance effective en RDC’’ ; le Prof Makunya Trésor qui a exposé sur ‘’l’indépendance effective à l’épreuve du déficit d’intégration nationale en RDC. Un regard juridique’’ ; le Professeur Mbate Lupiki, qui a exposé sur ‘’Le bilan du nous dans la conquête et préservation de l’indépendance en RDC. Un regard sociologique ‘’ ; Professeur Muhesi Augustin ‘’Indépendance de la RDC et le projet de nation building. Bilan et prospectives’’ ; Professeur Joseph Kitaganya sur ‘’ La crise de la bisoité et le rêve de l’indépendance en RDC. Regard philosophiques ‘’ ; Professeur Anselme Kitakya sur ‘’Le rôle des infrastructures de transport dans la consolidation de l’intégration et l’indépendance économique. Regard sur la RDC’’ ; Professeur Chimere Munguakonkwa sur ‘’ Le projet de nation building à l’épreuve des tentatives d’intégration militaire des groupes armés en RDC’’ ; et le Professeur Balingene sur ‘’ Peuple congolais et identités particulières : regard du juriste sur les défis de l’intégration nationale en RDC’’.

Dans son speach, le Professeur Ordinaire Muhindo Mughanda, Recteur de l’Université de Goma a indiqué que l’UNIGOM se veut jouer un rôle important dans la proposition des solutions au problème d’intégration nationale. En se posant beaucoup de questions sur cette thématique, il indique que l’identité nationale reste un défi majeur dans le contexte congolais et pour cela, l’Université de Goma veut proposer les leviers stratégiques pouvant faciliter la création d’une identité nationale en République Démocratique du Congo, étouffée par des identités individuelles.

 « Dans ce pays on se rend compte que lorsqu’on forme les gouvernements on tient compte des quotas tribaux un peu moins de la méritocratie. De manière particulière dans notre province ( Nord-Kivu) il y a un débat sur la gestion rotative du gouvernorat selon les tribus comme si c’était les tribus qui participaient aux élections et non pas les partis. En même temps lorsqu’on forme un gouvernement au niveau national, vous allez vous rendre compte qu’il y a des fils de certaines provinces qui vont se lever pour réclamer qu’ils n’ont pas été représentés. Personne ne jette un coup d’oeil sur le profil de ceux qui doivent gouverner le pays. Dans ce contexte précis, on s’est dit à l’université de Goma est-ce qu’on ne pose toujours pas les faux problèmes?. Nous disons que nous sommes agressés mais ‘’nous qui’’? On pille nos ressources, nous qui? on nous agresse, nous qui ? les grandes puissances sorties de chez nous par la porte sont revenues par la fenêtre, nous qui ? notre indépendance est mise en difficulté, nous qui ? on semblait n'avoir pas compris que, pour être agressé, il faut exister. Pour être pillé, il faut exister. Pour être indépendant ou dominé, il faut exister. On semble ne pas être unis. Je crois qu’on a créé le Congo mais on doit maintenant créer les congolais. Nous remarquons amèrement que ce sont des tribus qui comptent, la méritocratie ne compte pas. Le problème ne résiderait-il pas donc dans le fait que nous nous sentons shi, hutu, tutsi, nande, hunde avant de nous sentir congolais ? Le problème ne résiderait-il pas dans le fait que nous donnons encore plus d'importance aux quotas tribaux qu'à la méritocratie ? le problème ne résiderait-il pas dans le fait même nos partis politiques restent ethniquement connétable ? le problème résiderait-il pas dans le fait que nous occupons les villes et même parfois les cimetières selon nos origines tribales ? bref, le problème ne serait-t-il pas cette bisouté occasionnelle ?. Alors on invite les faux débats et en même temps on va être scandalisés que l’armée est infiltrée, que la corruption existe parce qu’il n’y a pas de ‘’nous’’. Je crois que nous devons d'abord exister comme un ‘’nous’’ cohérent pour être indépendant. On ne saurait en effet continuer à dire qu'on est indépendant tant que la crise du nous persistera. L'indépendance de la RDC, sa sécurité ainsi que son développement dépendent de son intégration nationale.» a indiqué le Recteur Muhindo Mughanda.

De son côté, le vice-gouverneur du Nord-Kivu, le Commissaire Supérieur Lipopo Ekuka, premier paneliste dans ces échanges, a dans son exposé rappelé l’importance des réformes déjà engagées pour transformer l’armée congolaise en une force véritablement républicaine, c’est-à-dire détachée des considérations tribales ou régionalistes. Selon cette autorité provinciale, c’est une condition essentielle pour que l’armée puisse jouer pleinement son rôle d’unification du pays.

Le commissaire a ainsi appelé les Congolais, quelle que soit leur appartenance géographique ou ethnique, à s’engager au sein de l’armée et de la police nationale en affirmant que ca serait l’un des moyens pouvant permettre de tisser les liens entre congolais autour du pays, et permettre au peuple congolais de faire ensemble face aux menaces extérieures.

Le vice-gouverneur a également évoqué la possibilité d’instaurer une forme de conscription obligatoire, qu’il a présentée comme une option constitutionnelle. L’objectif serait de favoriser l’engagement de tous les Congolais dans la défense du pays, afin de préserver sa souveraineté, son intégrité territoriale et son indépendance face aux pays voisins.

« Nous devons dépasser nos clivages politiques pour construire une RDC forte et indépendante. » a ajouté un participant

C’était une journée de réflexion qui marque le début de la création d’une identité nationale en République Démocratique du Congo pour barrer la route aux menaces des ennemis et former une nation unie et réellement indépendante.