Goma: l’Université de Goma engagée contre le harcèlement, l’exploitation et abus sexuels en milieu universitaire
Pour lutter contre le harcèlement sexuel et toutes les formes d’abus dans l’environnement universitaire à Goma, les agences des Nations Unies UNFPA, OMS et OIM ont lancé une série de formation avec les étudiants ainsi que le personnel académique, Scientifique et Administratif de l’UNIGOM. Après deux journées de formation avec la première catégorie constituée par 25 étudiants, c’était le tour du personnel qui ont été outillés ce vendredi 10 Mai 2024 sur la prévention/protection contre les exploitations et les abus sexuels (PSEA) en mettant l’accent sur leur milieu professionnel.
L’Université de Goma, est l’une de rares Universités au Congo qui s’approprie cette lutte à travers un renforcement de l’engagement institutionnel contre ce fléau pour parvenir à établir non seulement un mécanisme de dénonciation mais aussi d’apporter une assistance nécessaire aux victimes des VBG, exploitation et abus sexuels à l’Université de Goma et dans toute la communauté.
« C’est une formation qui est tombée à point nommée parce que ces violences sexuelles c’est une réalité dans nos institutions universitaires, alors c’est bon que toutes les couches de l’université soient sensibilisées. Au départ il’y a eu un premier groupe d’étudiants qui ont été formés et maintenant c’était du côté du secteur académique, scientifique et même administratif. Tout le monde était très intéressé et cela veut dire que la formation en PSEA a vraiment répondu à un besoin. Certainement les bons résultats vont en sortir puisque le débat était passionnant pour tout le monde. » A indiqué le Secrétaire Général chargé de la Recherche à l’UNIGOM
Madame Viviane Bora de Fond des Nations Unies pour la population (UNFPA), démontre l’importance de cette formation et affirme que les agents des universités doivent être sensibilisés par rapport à ce que c’est la PSEA et avoir des notions spécifiques sur leur engagement dans la lutte contre les exploitations et abus sexuels.
« La PSEA c’est une thématique très sensible mais aussi beaucoup de gens en souffrent et dans le milieu universitaire on doit garder un climat d’entente et de respect mutuel, un climat ou les étudiants tout comme les enseignants sont à l’aise et leurs droits sont respectés. » indique-t-elle
Pour cette formatrice du réseau des formateurs PSEA attachée à organisation UNFPA, l’Université a un très grand rôle à jouer car elle est la première institution au Nord-Kivu mettant en marche cette politique de lutte contre le harcèlement sexuel dans le cadre universitaire. De ce fait, des étudiants de l’UNIGOM ont été formés en tant qu’ambassadeurs pour mener des sensibilisation en interne et en externe afin que les victimes sachent comment dénoncer ces actes ignobles et connaître les mécanismes de signalement.
« L’université de Goma a un très grand à jouer parce qu’au niveau Provincial, elle est la première institution qui met en marche la politique PSEA dans le cadre universitaire et pour cela nous souhaitons faire des plaidoyers pour que d’autres universités emboitent aussi le pas. Il ne faut pas que ça se limite seulement au niveau universitaire, car l’Université de Goma a deux campus dont l’un est proche des sites des déplacés de guerre, c’est ainsi que les étudiants formés joueront le rôle d’ambassadeurs pour sensibiliser autours des sites, à l’interne et à l’externe, pour que les victimes de ces actes puissent accéder à des services adéquats, y compris même faire connaître les mécanismes de gestion des plaintes et les voies de signalement qui existent». Renchérît Madame Viviane
Parlant des mécanismes mis en place par l’Université de Goma, suivant la vision du Recteur de l’UNIGOM, le PO Muhindo Mughanda, cette première phase est importante car elle consiste d’abord à renforcer les capacités de partenaires étudiants sur les risques liés à l’exploitation et abus sexuels dans la société et surtout en milieu universitaire. Après les avoir outillé, le deuxième mécanisme est celui de faire d’eux des ambassadeurs même dans leurs familles respectives et dans tout leur entourage et ainsi l’université pérennisera sa mission de rendre service à la communauté.
Outre ce mécanisme, l’Université de Goma s’engage à mettre en place des stratégies efficaces pour lutter contre ces abus en milieu universitaire, les dénoncer à travers des boites à suggestion ou un numéro vert pour permettre aux victimes de dénoncer dans l’anonymat total.
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